La floraison une étape cruciale pour les pommiers et les poiriers car sans fleurs, il n'y aura pas de fruits ! Mais la seule présence de fleurs au printemps suffit-elle à assurer une belle production de pommes et poires ? La nature n'est pas si simple…

La floraison, une étape cruciale

C’est le processus biologique qui assure le développement des fleurs permettant ainsi la reproduction sexuée des fruitiers. L’aboutissement étant la production de pommes et poires dans lesquelles se retrouvent les « graines » : les pépins.

Les boutons verts
La floraison se déroule courant avril. Les bourgeons à fruits plus trapus et plus renflés que les bourgeons à feuilles, vont porter les fleurs.
Les bourgeons roses et blancs
Avec l’allongement des jours et l’augmentation de la température, les écailles s’entrouvrent et les premières feuilles apparaissent (on parle de boutons verts) puis les boutons floraux roses ou blancs se distinguent jusqu’à l épanouissement des fleurs.
La floraison
La floraison s’étale généralement sur deux ou trois semaines, voire sur une période plus longue selon les variétés plus ou moins précoces.
bourdon pommier

Le processus de pollinisation

Pour que les arbres portent leurs fruits, le processus de pollinisation doit avoir lieu. Concrètement, des grains de pollen portés par les étamines (organe mâle de la fleur) doivent arriver sur le pistil (organe femelle de la fleur). Une fois à l’extrémité de celui-ci (le stigmate), le grain de pollen doit germer pour atteindre l’ovule situé au « fond » de la fleur afin que la fécondation s’opère. Les fruits se développent ensuite pendant plusieurs mois jusqu’à leur maturité.

2021, une année particulière
bougie gel pommiers

Sauver les fleurs

Les conditions climatiques étaient très favorables fin mars, début avril. Les bourgeons à fruits étaient présents en nombre et commençaient à s’épanouir quand nos vergers ont subi un épisode de gel long et intense, à partir du 6 avril.
Pendant plusieurs nuits les températures sont descendues jusqu’à-7°C. Les arboriculteurs ont passé de longues heures dans les vergers pour allumer et surveiller des bougies de paraffines végétales pour tenter de maintenir une température supérieure à -2°C. Sous celle-ci les fleurs gèlent définitivement et ne peuvent donner de fruits, malheureusement beaucoup ont souffert.

Des ruches de bourdons pour sauver les vergers

Afin d’accroître le nombre de pollinisateurs des ruches de bourdons (Bombus terrestris) ont été positionnées dans les vergers. L'objectif ? Multiplier les chances de déposer des grains de pollen sur les stigmates des fleurs. 
Très bons pollinisateurs, notamment grâce à leur pilosité importante sur laquelle se fixent les grains de pollen,  ils restent actifs même à une température comprise entre 5°C et 15°C. Cela n'est pas le cas des  abeilles domestiques, ou d'autres pollinisateurs alors encore engourdis par le froid.

Faire face au gel tardif

Les ruches de bourdons sont restées dans les vergers tant que les arbres portaient des fleurs de manière à assurer la pollinisation optimale des fleurs tardives. Il est trop tôt pour se projeter sur la production de nos vergers, mais tout a été mis en œuvre afin de limiter l’impact de ce gel tardif de printemps.